DEPIREUX

“Le premier membre de cette famille signalé comme coutelier sur son acte de mariage est Jean-Joseph Depireux né à Grand Manil en 1823 et décédé à Gembloux en 1864. Son fils Eugène Joseph (1852-1918) poursuit la tradition familiale. L'aîné des enfants de ce dernier est Joseph Depireux. Installé rue du Moulin, Joseph Depireux est sans doute la plus connu des représentants de cette famille dont un membre est toujours présent dans la Grand' Rue à Gembloux. Il semble qu'il fut un des premiers à introduire l'acier inoxydable dans la fabrication des couteaux. Dans le "Courier de l'entre Sambre et Dyle" du 28 juin 1925, on pouvait lire "Par suite d'engagements pris avec la Maison des Forges et Estampages Bullow et Sons de Shefield, j'informe de ce qu'à partir de ce jour, je peux fournir des lames aciers inoxydable de toute première qualité brutes à raison de 13 francs la douzaine, les tables de tous modèles 12 francs la douzaine, desserts de tous modèles, quantités considérables en magasin. Réduction de 5 %25 par trois grosses (12 douzaines) minimum. D'ici quelques semaines, je mettrai à la disposition des couteliers de magnifiques lames de service à découper de 1 1/2 pouce à raison de 36 francs la douzaine".
En 1930, il réalisa une douzaine de couteaux d'exposition de grand format. Ces couteaux reprennent sur leurs manches des incrustations en nacre représentant les différents types de couteaux disponible. Joseph Depireux, surnommé "le Poyïon" a également déposé une douzaine de brevets dont celui de la marque "Lam d'Or" qui reste célèbre dans l'histoire de la coutellerie de Gembloux.
Parmi les autres brevets retrouvés, citons un brevet pour "un procédé de fixation d'une lame de couteau dans son manche" et aussi un brevet d'un "système de manche ciselé diagonalement, losagne ou ovoïde spécialement pour couteau de table, cuisine". Enfin, en concurrence avec Désiré Legros, il fabriqua entièrement à la main un service à découper pour l'évêque de Namur, Monseigneur Charrue, en visite à Gembloux dans les années 1930. Il accompagna ce service d'un billet intitulé: "Dedié à Monseigneur l'Evêque de Namur. Deux mille francs à celui qui le reproduira à la main fur-il chevalier de tout ordre ou fournisseur de la cour ou le reproduira à la main fut-il chevalier de tout ordre ou fournisseur de la cour ou doyen des couteliers ou tout autre". Joseph Depireux est décédé le 29 décembre 1954. Deux de ses neveux continuèrent la tradition familiale: Léon Depireux (père) dont l'atelier existe toujours dans la Grand' Rue et Fernand Depireux qui confectionnait essentiellement des canifs de toutes sortes. Léon fils et actuellement son fils Marc ont continué à maintenir la tradition dans l'atelier Depireux.” [NEDERLANDT]